A chacun sa façon d'innover et... d'exceller

Nevine Ahmed Vendredi 09 Octobre 2020-20:13:11 Chronique et Analyse
A chacun sa façon d'innover et... d'exceller
A chacun sa façon d'innover et... d'exceller

Les jeunes sont habiles et peuvent changer le monde de façon positive. Certains jeunes Egyptiens ont décidé de relever le défi et se sont engagés à exercer une influence bénéfique, chacun à sa façon. L'handicap ou la carence des ressources financières n'étaient point un obstacle pour eux. Au contraire, une motivation. Il faut chercher des sources d'inspiration pour changer sa vie... voici quelques exemples.

Un cure-dent et une cuillère pour un tableau qui se mange ! 

Avez-vous pensé à dessiner avec le miel ou la mélasse ? Certainement pas. Sally, notre jeune innovatrice a eu donc l'idée d'utiliser la mélasse et la téhina (mixture confectionnée à base de sésame et servant de genre de salade dans le monde arabe, souvent utilisée avec les mets de poisson) pour dessiner des tableaux et présenter un art inédit, jamais connu jusque-là. 

Sally raconte, qu'à son bas âge, elle n'aimait pas manger la mélasse, ni non la téhina. Sa maman insistait beaucoup, vu leur grande utilité dans la croissance - les deux étant riche en fer et en vitamines. 

Donc pour se forcer à manger la mélasse, il a fallu à Sally, une idée créative. Utiliser la mélasse pour dessiner de beaux tableaux différents sur les plats, et donc cela peut-être. Ce fut une idée géniale. 

Elle raconte qu'au début, l'affaire était difficile et un peu compliquée. « Comment utiliser un liquide si fluide pour dessiner. Pour moi, c'était incontrôlable au début », se rappelle-t-elle. Petit à petit, Sally a avancé et a réussi enfin à dessiner des tableaux de personnalités célèbres, des stars par exemple, tous dessinés avec de la mélasse. 

« J'ai dessiné des visages de stars et des vedettes de cinéma comme Zébéda Sarwat, Soad Hosni, Leila Mourad, Oum Kolthoum et Abdel Halim Hafez », souligne Sally. 

Un tableau peut prendre sept heures de travail parfois, révèle Sally, mais jamais, elle ne s'en ennuie. Ses outils : un petit plat pour y mettre la mélasse, un cure-dent et une petite cuillère. Pour les petits détails minutieux, elle utilise le cure-dent, dit-elle. Et pour fixer le dessin sur le plat, Sally le laisse deux ou trois jours jusqu'à ce qu’il sèche. 

« Chacun de nous doit chercher au fond de lui le talent qu'il possède et l’utiliser pour innover ou pour aider les autres. Si on veut, on peut, dit-elle sur un ton ferme, avant d’indiquer qu’elle a développé un peu plus le matériel qu'elle utilise et opte encore pour le ketchup, le sel et un peu de poivre. 

Le discours des épices avec Youssef ! 

Il n'est pas difficile de prouver que lorsqu'on donne les moyens aux enfants qui ont des besoins spécifiques et à leurs familles, ces enfants sont capables de surmonter leur handicap. Et ils sont capables d'occuper la place qui leur revient dans la société. Youssef est un exemple vivant de cette théorie. 

Youssef a créé avec l'aide de sa mère sa page sur Facebook. Youssef parle avec les épices. En fait, il est autiste muet. Il a 13 ans. Il aime trop la cuisine et y trouve sa grande joie. Son premier et principal intérêt va pour les épices avec leurs différents genres et leurs saveurs multiples. Si Youssef ne peut pas utiliser les mots pour parler, il utilise les épices. Son projet a commencé lorsqu'il a voulu préparer à la maison certaines épices, en faisant l'amalgame de différents genres. Il a pu ainsi donner un goût spécial et une saveur particulière aux différents mets. Soutenu par sa maman, Youssef lance donc son petit projet et commençe à vendre, sur une petite échelle, les épices qu'il confectionne. Petit-à-petit, il offre un service porte-à-porte aux désireux. Aujourd'hui, Youssef envoie ses épices dans différents pays à travers le monde, et récemment encore vers le Canada et les Etats-Unis. 

Sa mère remercie toux ceux qui, de par le monde, ont fait des commandes pour acheter les épices à son fils Youssef. « Le talent et la volonté sont des dons auxquels il faut s'attacher pour avancer et défier son handicap », affirme la maman de Youssef. 

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